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Article publié le 14-nov-10
Les leaders du Parti Socialiste qui n'ont pas réussi à trouver une position commune sur la réforme des retraites sont de nouveau divisés sur "l'égalité réelle", un texte rédigé en interne au PS devant servir de base à l'élaboration du futur programme pour la campagne présidentielle.
C'est Benoit Hamon, chef de file de l'aile gauche du parti, qui avait été chargé de coordonner le travail collectif d'élaboration et de rédaction du projet...
Mais le 9 Novembre dernier, le texte qui était soumis au vote du conseil national du PS n'a recueilli que 59 avis favorables sur 71... 12 des membres présents s'étant en effet abstenus, parmi lesquels François Hollande, Michel Sapin, Manuel Valls, Pierre Moscovici, François Rebsamen et Gérard Colomb!
François Hollande et ses partisans, déplorent que ce document de 45 pages s'apparente à un "catalogue irréaliste", compte tenu du niveau actuel de l'endettement de l'Etat. Ils lui reprochent également de ne prévoir "aucune hiérarchie dans l'ordre des priorités, ni calendrier dans sa mise en œuvre, ce qui lui fait perdre cohérence etcrédibilité".
Manuel Valls refuse de voter le texte tant qu'on n'aura pas procédé à
"une évaluation financière de chaque mesure" annoncée, condition nécessaire de
son point de vue pour "être audible". Cette critique est reprise par le maire de
Lyon, Gérard Colomb qui déclare que "tant que l'on n'a pas répondu à la
question du financement, on n'a rien résolu," et il se dit persuadé qu'on est
"dans une vision qui ne sait pas faire le choix entre les différentes
propositions".
Jean-Louis Bianco quant à lui pense que c'est commettre "une erreur" que
"d'empiler des mesures", même si elles sont "très intéressantes", car l'ensemble
du projet devient "complètement illisible".
Martine Aubry, Laurent Fabius et Benoît Hamon ont de leur coté critiqué les "postures" adoptées par ces contestataires considérant qu'il faut dans un premier temps apporter des idées et des propositions pour ensuite effectuer un chiffrage précis et déterminer l'éventuelle faisabilité. Agacée, Martine Aubry enfonce le clou: "l'égalité réelle, c'est la véritable crédibilité des socialistes aujourd'hui".
Certains observateurs politiques s'interrogent sur les raisons de cette prise de position tranchée de la Première Secrétaire du PS... Faut-il y voir la volonté d'imposer un programme trop à gauche pour que Dominique Strauss-Kahn puisse y souscrire? Les Strauss-Kahniens pour leur part en sont convaincus. Gérard Colomb a clairement regretté que Martine Aubry soit ainsi "tirée par l'aile gauche du parti". Il souhaite vivement pour sa part que Dominique Strauss-Kahn présente sa candidature aux primaires parce qu'à ses yeux, "c'est le seul qui puisse à la fois prendre en compte la générosité d'un certain nombre de propositions et en même temps leur donner une base réaliste."
Le projet sur l'égalité réelle sera présenté aux militants pour approbation le 2 décembre...
La droite en la personne d'Alain Juppé n'a pas tardé à réagir en ironisant sur la teneur du texte jugée totalement démagogique: "Quand vous regardez un texte, il faudrait vraiment que beaucoup de français le lisent, qui s'appelle "égalité réelle" qui est le dernier programme émis par le Parti Socialiste, vous en avez les bras qui tombent, comment peut on imaginer une telle collection de promesses démagogiques alors que l'on sait dans quelle situation est aujourd'hui la France et l'Europe. Moi je n'ai pas envie que ce programme la soit appliqué en 2012"...
Les divergences fondamentales de points de vue sur de nombreux sujets contribuent à renforcer la tension entre les principaux leaders du parti de la rose... Une tension qui pourrait bien encore s'accentuer dans les semaines à venir avec la multiplication probable des annonces de candidatures pour les primaires... Une préparation de la campagne présidentielle décidemment bien chaotique pour les socialistes.
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