Article publié le 17-déc-10
A la mi Novembre le président de la République, convaincu qu'il aurait besoin du soutien inconditionnel de son camp pour faire face à l'échéance de 2012, a choisi de former un nouveau gouvernement. Tout en confirmant François Fillon dans ses fonctions de premier ministre il a également souhaité faire largement appel à d'anciens membres du RPR pour remplacer les ministres centristes (Jean Louis Borloo, Hervé Morin) ou les ministres d’ouverture (Bernard Kouchner, Fadela Amara, Jean-Marie Bockel…).
Cette mise a l’écart des centristes et notamment de Jean Louis Borloo, un temps pressenti au poste de premier ministre n’est pas sans conséquence pour la majorité dans la perspective de la campagne électorale présidentielle à venir. Libres des contraintes de réserve imposées par leurs fonctions au sein du gouvernement les deux leaders centristes pourraient d’une part retrouver rapidement une posture plus critique vis-à-vis de Nicolas Sarkozy et du nouveau gouvernement Fillon et d’autre part ambitionner ouvertement d’être candidat à la présidentielle 2012. Hervé Morin a d’ailleurs d'ores et déjà annoncé son intention de s'y présenter pour "faire en sorte que les centristes puissent porter un projet autonome…". Quant à Jean-Louis Borloo, bénéficiant de sondages favorables, il a jusqu’à présent entretenu volontairement l’incertitude à ce sujet. A ces deux candidatures potentielles s’ajoute celle du leader du Modem, François Bayrou, qui a résolument décidé de faire cavalier seul et qui s'insurgeait il y a peu contre "les insinuations honteuses" d'Hervé Morin sur ses éventuelles responsabilités dans l'affaire de l'attentat de Karachi.
La perspective d’une multiplication des candidats au centre est perçue comme un véritable danger par l’UMP qui se trouverait alors privée d'un nombre non négligeable de voix au premier tour. Une menace d’autant plus réelle que la dissidence de Dominique de Villepin pourrait elle aussi s’avérer dilutive en voix. Un sondage de l'Ifop effectué immédiatement après le remaniement indiquait d’ailleurs que François Bayrou, Jean-Louis Borloo, Dominique de Villepin, et Eva Joly, s'ils étaient tous les quatre candidats, totaliseraient 26 % des suffrages!
Mais si risquée soit elle la stratégie de repositionnement à droite du tandem Sarkozy – Fillon n’est pas nécessairement vouée à l’échec... En effet l’après Présidentielle est déjà dans les esprits et les candidats centristes aux législatives 2012, (Nouveau Centre ou Parti radical) ne pourront être élus en nombre qu'avec le soutien de l'UMP, voire même le désistement de ses propres candidats. Hervé Morin et Jean-Louis Borloo bien conscients de cet état de fait pourraient alors plutôt être amenés à choisir finalement d'esquiver l'affrontement. Hervé Morin s'est d'ailleurs déjà empressé de déclarer qu'il faisait toujours partie de la majorité. C'est sans doute cette hypothèse d'une révolte très modérée et finalement contenue que Nicolas Sarkozy a retenue. Ainsi le Président et son premier ministre s’emploient ils depuis la mi Novembre à colmater les brèches créées dans la majorité par cette polarisation RPR du gouvernement Fillon III. Ils sont relayés par Jean-François Copé qui s'active en coulisse à désamorcer les tensions en confiant des responsabilités importantes à des centristes au sein de l'UMP et en les associant aux décisions. En se souciant avant tout de satisfaire les attentes des membres les plus proches de sa majorité, le Président a effectué un choix de campagne, en apparence risqué et incertain mais qui pourrait s’avérer payant s’il parvenait à neutraliser la "rébellion" centriste.
Conscient du malaise dans les rangs de la majorité le Parti Socialiste a de son coté cherché à souligner les divisions internes de la droite. Et Ségolène Royal, candidate déclarée aux primaires de son parti, a ouvertement tendu la main aux centristes : "Nous avons la lourde tâche de rassembler les socialistes, de rassembler toute la gauche, les écologistes et les centristes humanistes (...) J'espère qu'ils auront le courage d'aller jusqu'au bout de cette démarche. Il faut absolument battre Nicolas Sarkozy en 2012 et tout ceux qui pensent qu'il faut redresser la France (...) tous ceux là devront se rassembler dans l'entre deux tours de la présidentielle." … Un appel pour le moment resté ignoré des principaux intéressés.
Divisés, tiraillés entre la volonté de s’affirmer politiquement et la peur d’être balayés aux élections législatives les leaders du Nouveau Centre, du Parti Radical et du Modem sont aujourd’hui plus que jamais au centre de l’échiquier politique…
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