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Article publié le 11-avr-12
Le fameux croisement des courbes a eu lieu et la plupart des sondages parus à partir de la fin du mois de mars placent Nicolas Sarkozy en tête au premier tour, mais toutes les enquêtes d'opinions continuent cependant à indiquer pour l'instant que François Hollande sortirait largement vainqueur de l'élection présidentielle au 2ème tour.
Alors Nicolas Sarkozy peut il encore gagner la course à la Présidentielle 2012?
Sondages, tendances, report de voix, ...voici quelques éléments de réponse:
Le Président–candidat est manifestement parvenu à étoffer le noyau dur d'électeurs résolus à voter pour lui. D'après les enquêtes publiées à la fin du mois de mars et au début du mois d'avril, le Chef de l'Etat paraît désormais assez solidement installé sur ce palier d'intentions de vote proche des 30 % auquel l'a conduit la remontée qu'il a effectuée au cours du mois de février et pendant la première moitié du mois de mars. Toutefois, ce seuil des 30 % semble constituer depuis deux semaines une barrière sur laquelle butte sa progression. En effet, son score a peu varié au cours des deux dernières semaines : entre le 20 mars et le 3 avril, sur 13 tests, Nicolas Sarkozy a oscillé entre 27 et 30 % des suffrages, et le haut de cette fourchette n'a été atteint que deux fois. Sa moyenne s'établit exactement à mi-chemin de ces deux limites, 28,5 %, c'est-à-dire au niveau où il s'était hissé au milieu du mois de mars.
Il ne fait plus de doute que le croisement des courbes d'intentions de vote, qui était attendu avec impatience dans le clan de l'UMP, s'est effectué. Sur les 13 enquêtes précédemment citées, le candidat socialiste est devancé 9 fois par son adversaire de droite, sa moyenne s'établissant à 27,5 % des voix. Nicolas Sarkozy passe désormais, la plupart du temps, devant son challenger. Mais il ne l'a toujours pas distancé de manière significative et d'autre part, il doit manifestement ce léger avantage à la montée de Jean-Luc Mélenchon, qui, de toute évidence, a réussi à capturer une partie de l'aile gauche des sympathisants socialistes.
Le candidat du Front de gauche a en effet bondi dans les enquêtes, au cours du mois de mars, à un niveau d'intentions de vote qui semblait hors d'atteinte pour lui, étant donné la stabilité de ses résultats à 7 ou 8 %, longuement observée au cours des mois précédents. En quelques semaines, il a quasiment doublé son score puisque sa moyenne s'établit à 14 % sur les cinq derniers sondages publiés. Le poids de Jean Luc Mélenchon est double… D’une part il siphonne une partie des voies de François Hollande au 1er tour et d’autre part il semble être à l’origine d’un basculement des reports de voix du centre (Bayrou) vers la droite au 2ème tour renforçant ainsi … Sarkozy - Les électeurs du centre voyant probablement d’un mauvais oeil une possible alliance entre le PS et le Front de Gauche.
La candidate du FN recueille en moyenne 15 % des intentions de vote sur la période retenue pour cette analyse alors qu'elle obtenait deux points de mieux un mois plus tôt. François Bayrou perd, quant à lui, un point et demi, en régressant à 11,5 %, et les trois derniers tests semblent indiquer que l'érosion se poursuit (10 %, 11 %, et 10 %).
Quatre d'entre eux stagnent toujours en-dessous de 1 %, Jacques Cheminade étant même le plus souvent situé à 0, tandis qu'Eva Joly continue à évoluer la plupart du temps entre 2 et 2,5 %.
Nous signalions déjà dans un précédent commentaire cette indétermination perçue par les sondeurs chez une part conséquente de l'électorat. Or, selon OpinionWay, Ifop, et LH2, 32 % des personnes interrogées à la fin du mois de mars déclarent pouvoir encore changer d'avis. Et ces trois instituts publient tous le même résultat ce qui, par conséquent, crédibilise sérieusement cette indication. Les résultats de ce premier tour différeront donc peut-être sensiblement de ceux que laissent augurer les sondages, si beaucoup de ces électeurs hésitants font volte-face à la dernière minute.
LH2 a réalisé son étude de manière approfondie en distinguant les pourcentages d'indécis en fonction du candidat choisi au moment de l'enquête. Cette distinction apporte des indications intéressantes. C'est l'électorat de François Bayrou qui se montre toujours le plus incertain (encore environ 1 électeur sur 2), suivi de celui de Jean-Luc Mélenchon (40 % d'indécis). Dans quelle proportion s'effectueront éventuellement ces glissements, comment se répartiront-ils ? Le pronostic est délicat.
Une autre grande inconnue sera l’abstention. Régulièrement annoncée au dessus de 30% elle pourrait lourdement peser sur le scrutin…
Si on considère les 13 sondages réalisés entre le 15 mars et le 3 avril, les moyennes des pourcentages d'intentions de vote dont sont crédités les deux candidats, qui risquent de s’affronter au second tour, s'établissent à 54,3 % pour le représentant du PS, et à 45,7 % pour Nicolas Sarkozy. Certes, chacun sait que la fiabilité des sondages est régulièrement mise en doute, mais il est difficile de ne pas considérer comme relativement significatif le fait que 7 tests sur 13 débouchent sur le même résultat : 54 % pour Hollande contre 46 % pour Sarkozy. On notera toutefois que la tendance est la encore au resserrement des courbes.
Comme nous l'avions également déjà observé, l'indécision concerne moins de monde pour le 2ème tour que pour le 1er tour. En effet, 83 % des électeurs selon LH2, 82 % selon Ipsos se déclarent sûrs de leur choix en cas de confrontation Sarkozy – Hollande. Il n'en reste pas moins que le reliquat d'hésitants qui subsiste demeure suffisamment important pour que des décisions de dernière instance entraînent là encore pour cette élection présidentielle une issue inverse de ce qu'on pourrait attendre en observant les sondages. N'oublions pas que l'écart au deuxième tour entre le candidat du PS et le Président sortant s'est réduit de moitié en deux mois. On est passé en effet d'un handicap de 15 à 16 points à un différentiel de 8. Il n'est pas impossible ici aussi que les courbes se rapprochent encore.
Le match pour la Présidentielle 2012 reste encore ouvert.
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