Article publié le 02-avr-12
En dépit de l'avantage conséquent que François Hollande conserve dans les sondages portant sur le 2ème tour, la victoire de la gauche est loin d’être encore assurée. Tout d'abord, même si, comme toujours, on observe des divergences de résultats entre les instituts, les enquêtes des dernières semaines montrent incontestablement un resserrement des scores entre le candidat du PS et le Chef de l'Etat aussi bien au 1er tour qu'au 2ème tour. Certes, François Hollande possède toujours une avance confortable (56 % des voix contre 44 % à Nicolas Sarkozy selon deux sondages récents d'Ipsos et de LH2, 55 % contre 45 % selon le dernier sondage Rolling d'Ifop, 54 % contre 46 % d'après le sondage CSA des 19 et 20 mars) ; Mais qui sait si ce lent glissement des intentions de vote qu'on perçoit ne va pas continuer à s'effectuer dans le même sens ? L'enquête CSA déjà citée qui vient d'être publiée place Nicolas en tête au premier tour avec 30 % des voix et François Hollande à 28 %.
D'autre part, lorsqu'on s'intéresse aux sondages qui s'efforcent de mesurer la proportion des choix définitifs dans les déclarations d'intentions de vote, on constate qu'un nombre important d'électeurs demeurent encore hésitants. Ainsi, en ce début de mois d'Avril, alors que le 1er tour aura lieu dans 3 semaines, entre 28 % et 43 % des électeurs, selon les instituts, considèrent que leur choix peut encore changer. Il est vrai qu'on observe des différences de résultats d'un sondeur à l'autre, ce qui semble indiquer que la mesure de cette donnée manque de précision, cependant le pourcentage d'indécis, même dans l'hypothèse basse de la fourchette, demeure très significatif.
Certes, Nicolas Sarkozy, François Hollande et Marine Le Pen semblent tout de même disposer chacun d'un solide noyau de fidèles définitivement fixés : entre 70 % et plus de 80 % selon les enquêtes, l'une d'entre elle (celle d'OpinionWay) annonçant même 90 % de choix définitifs pour le Président sortant. Cela n'empêche pas de se demander néanmoins ce que décideront finalement ceux qui font partie du reliquat dont le cœur politique balance.
A cela vient s'ajouter l'incertitude qui apparaît importante chez les électeurs favorables actuellement à François Bayrou. Deux instituts (LH2, OpinionWay) s'accordent pour annoncer qu'un sur deux parmi eux n'est pas sûr de maintenir son choix, un autre sondeur (TNS Sofres) allant même jusqu'à chiffrer les hésitants sur Bayrou à 57 %. Or si certains se portent finalement au moment de l'élection sur un autre candidat, il y a de fortes chances que ce soit Nicolas Sarkozy ou François Hollande, les plus proches de Bayrou sur l'échiquier politique. Lequel des deux bénéficiera le plus de ces changements d'intention de vote tardifs ? Il n'est pas aisé de le savoir.
Les sondages sur le 2ème tour devraient normalement apporter quelques indications à ce sujet. Dans la perspective d'un second tour Hollande Sarkozy, les reports de voix de l'électorat de Bayrou semblaient jusqu'à présent susceptibles de s'effectuer davantage en faveur du candidat du PS, mais sur ce point, les résultats des enquêtes les plus récentes divergent assez nettement : certaines, comme celle de LH2, maintiennent un avantage important pour François Hollande (47 % de report sur ce dernier, 14 % seulement sur le Président sortant et un fort taux de bulletins blancs ou d'abstentions) alors que d'autres comme celle de TNS Sofres annoncent plutôt une tendance au rééquilibrage (36 % de reports sur Hollande et 32 % sur Sarkozy).
Plusieurs observateurs politiques émettent aujourd’hui ouvertement l'hypothèse que la progression de Jean-Luc Mélenchon, et les démonstrations spectaculaires de mobilisation militante dans les rues, pourraient finir par effaroucher certains électeurs centristes qui s'apprêtaient à voter Hollande et les « réorienter » vers Nicolas Sarkozy. Or, les derniers sondages situent le candidat du Front de Gauche à 14% fin Mars ! La progression de Jean Luc Mélenchon dans les sondages pourrait ainsi indirectement bénéficier à … Nicolas Sarkozy.
On remarque en revanche que la proportion d'indécis s'avère nettement plus faible lorsqu'on teste les intentions de vote des électeurs dans la perspective assez probable d'un duel Hollande Sarkozy au 2ème tour. L'enquête LH2 effectuée du 16 au 17 mars évalue les choix définitifs à près de 90 % pour chacun des candidats. La marge dans laquelle pourrait varier la répartition des suffrages lors du deuxième round apparaît donc assez réduite et cela semble donc réduire les chances d’inverser la tendance pour Nicolas Sarkozy. Toutefois, s'il parvient à renforcer la dynamique qui se dessine depuis quelque temps en sa faveur et s'il finit par distancer assez nettement François Hollande au premier tour, il n'est pas impossible de voir le rapport de force se rééquilibrer juste avant le 2ème tour. Le résultat de l'élection serait alors beaucoup plus incertain qu’annoncé par les derniers sondages.
Au-delà de l'élection présidentielle, en cas de victoire de François Hollande, la gauche est-elle automatiquement assurée de gagner les législatives ? Cette question ne semble guère préoccuper pour l'instant les observateurs de la vie politique. Elle mérite pourtant d'être posée au regard des forces politiques en présence. Les forces de gauche (PS, Parti de gauche, EELV) ne séduisent pour l'instant qu'environ 40 % de l'électorat et l'apport de l'extrême-gauche (NPA, Lutte ouvrière) semble rester marginal cette fois (2% maximum d’après les derniers sondages). La gauche reste donc nettement minoritaire. Restera l’effet d’aubaine de la victoire aux Présidentielle… Mais cela ne représentera à priori pas les 8% nécessaires…
D’autre part, la pression que Jean-Luc Mélenchon sera en mesure d'exercer sur le PS, s'il réalise vraiment un bon score au premier tour, risque de dissuader une bonne partie de la fraction de l'électorat centriste qui envisageait de voter pour les candidats de la gauche modérée…
De son coté l’UMP risque de faire face dans de nombreuses circonscriptions à des triangulaires avec le maintien du Front National au 2nd tour.
L’équilibrage actuel des forces politiques en présence rend le résultat des législatives très incertain à ce jour... Si une victoire de Nicolas Sarkozy à la Présidentielle favoriserait l'hypothèse d'une assemblée de droite, une victoire de Francois Hollande ne signifierait pas automatiquement le basculement du parlement à gauche... Victoire étriquée du PS sans majorité ? victoire de la droite et cohabitation ? Tout est possible.
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