Article publié le 20-mars-12
Voici une synthèse des sondages parus dans la presse et les média au cours de 2 dernières semaines. La campagne est aujourd'hui bien lancée et chaque variation même petite est analysée et commentée par les principaux candidats et observateurs de la vie politique française. Il est à noter que les enquêtes d'opinions citées en référence ci dessous ne prennent pas en considération le retrait forcé de Dominique de Villepin et de Corine Lepage - faute d'avoir obtenu le nombre de signatures nécessaires.
Une enquête réalisée par Ifop du 11 au 12 mars 2012 crédite en effet le Président sortant de 28,5 % des voix et François Hollande de 27 %. Et l'enquête Rolling effectuée de manière régulière par le même institut a confirmé ce résultat à quelques heures d'intervalle en situant Nicolas Sarkozy à 28,5 % et François Hollande à 27,5 %. La dernière étude parue pour l'instant, due à CSA et datant des 12 et 13 mars, place les deux concurrents à égalité avec 28 % des voix. Ce croisement des courbes d'intention de vote, tant attendu dans le camp du Chef de l'Etat sera-t-il corroboré par d'autres instituts dans les jours qui viennent ? Etant donné les fluctuations couramment observées d'une enquête à l'autre, il est prudent d'attendre quelques nouvelles publications pour dégager une tendance. La preuve en est qu'un sondage TNS Sofres effectué le 12 mars attribuait encore une avance de 4 points à François Hollande (30 % des suffrages contre 26 % à Nicolas Sarkozy). Néanmoins, l'inversion du classement des deux candidats les mieux placés au premier tour devient une hypothèse de plus en plus vraisemblable au vu des résultats annoncés par l'Ifop et par CSA. Ceci est d'autant plus vrai qu'on décèle plutôt un léger tassement de François Hollande entre le 5 et le 12 mars, semaine au cours de laquelle il ne dépasse plus jamais 30 % et descend trois fois à 27 %, tandis que Nicolas Sarkozy est situé, lui, trois fois à 28 ou 28,5 % et qu'il ne descend qu'une fois à 25 %. Si le croisement n'est pas définitif, il est clair que l'écart a plutôt tendance à se resserrer pour l'instant. Les courbes se rapprochent, se rejoignent, commencent même à s'entrelacer désormais.
L'avance de François Hollande sur le Président sortant semble également se réduire quelque peu dans la perspective d'un affrontement au second tour, même s'il demeure encore pour l'instant largement favori. Alors que les études d'opinion du mois de février révélaient souvent un écart de 13 à 16 points entre les deux adversaires, trois sondages réalisés au début du mois de mars ramènent le différentiel à 12 points et les deux derniers tests de l'Ifop le mesurent inférieur à 10 points. Le handicap de Nicolas Sarkozy par rapport à son rival semble donc diminuer. Certes, l'enquête de TNS Sofres situe toujours François Hollande à 58 % et le Chef de l'Etat à 42 % mais elle s'écarte beaucoup cette fois de la moyenne des autres sondeurs. Le meeting de Villepinte a-t-il enclenché une dynamique ? Cela reste encore incertain car, selon une étude de BVA, 65 % des Français n'ont pas jugé le Président convaincant à cette occasion.
On peut quasiment parler de statu quo pour les autres candidats, excepté pour Jean-Luc Mélenchon. Le candidat du Front de Gauche continue sa progression et peut espérer actuellement réaliser le score à deux chiffres qu'il vise depuis longtemps. Il se hisse en effet à 10 % des intentions de vote dans quatre des sondages réalisés depuis le 5 mars. Il atteint même 11 % dans l'enquête CSA déjà citée. Cette montée n'est sans doute pas sans rapport avec l'érosion constatée pour François Hollande, étant donné que leurs électorats constituent des vases communicants. Marine Le Pen reste cantonnée à 16 - 17 %. Il est à noter tout de même qu'on observe pour elle une tendance à la baisse dans les sondages Ifop dont les chiffres, plus favorables pour elle au mois de février, rejoignent désormais ceux des autres instituts. La conviction de figurer au second tour fréquemment exprimée par François Bayrou n'est toujours guère confortée par les résultats que les sondeurs lui octroient. Il demeure résolument ancré dans la fourchette de 12-13 % des voix où il s'est installé depuis un certain temps. Aucun décollage en vue pour Eva Joly... Au contraire, le dernier sondage CSA ne lui concède plus que 1 % des suffrages. Nicolas Dupont-Aignan, Philippe Poutou et Nathalie Arthaud continuent également à afficher des scores faibles.
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