Article publié le 05-déc-11
L'échiquier politique s'est quelque peu éclairci ces dernières semaines: La primaire socialiste a en effet désigné François Hollande comme candidat du Parti Socialiste et la candidature de Nicolas Sarkozy fait au fil des jours de moins en moins de doute. Parmi les autres évenements notables: Jean Louis Borloo a renoncé tandis que Hervé Morin, Jean Pierre Chevenement, Corinne Lepage et Christine Boutin se sont lancés officiellement dans la bataille pour la présidentielle 2012. Voici donc un point, une analyse sur l'évolution des sondages au cours de ces dernières semaines...
Au début du mois d'octobre, avant les dernières escarmouches très médiatisées qui ont animé les débats télévisés à la fin de la campagne des primaires, les enquêtes d'opinion créditaient François Hollande d'environ 30 % des suffrages au premier tour de l'élection présidentielle (30 % selon LH2 le 2 octobre, et 31 % selon Ipsos le 3 octobre) et elles prévoyaient pour Nicolas Sarkozy un score de 21 % des voix (résultat identique pour les deux instituts). La victoire de François Hollande à l'issue des primaires l'a propulsé à la mi-octobre à des niveaux qu'il n'avait jamais atteints dans les sondages. Quatre instituts ont testé les électeurs dans les jours qui ont suivi la désignation du candidat du PS (entre les 17 et 22 octobre) : CSA et l'Ifop lui accordaient 35 % des intentions de vote au premier tour, LH2 et BVA lui en attribuaient même 39 %. Nicolas Sarkozy enregistrait également quelques progrès, puisque les quatre sondeurs situaient alors son score au premier tour entre 23 et 25 %. Ce rebond pouvait s'expliquer à ce moment-là par un report partiel des intentions de vote qui s'étaient portées un temps sur Jean-Louis Borloo.
Les derniers développements de la crise de la dette semble sont ils profitables politiquement à Nicolas Sarkozy? La question mérite d'être posée... Si, dans un premier temps, le dernier G20 ne semble pas avoir sensiblement modifié l'état de l'opinion en France, en ce qui concerne l'élection présidentielle, une évolution de tendance semble se dessiner à partir du 15 Novembre.
Deux sondages parus au début du mois de novembre, effectués l'un par l'Ifop du 2 au 4 novembre, et l'autre par BVA les 4 et 5 novembre, plaçaient toujours François Hollande largement en tête au premier tour de l'élection présidentielle. Le candidat du PS obtenait encore 36% des voix au premier tour selon BVA et 32,5 % selon l'Ifop. Nicolas Sarkozy arrivait second avec 25,5 % des suffrages d'après l'Ifop et 25 % d'après BVA. Certes, les enquêtes mesurant les bonnes et mauvaises opinions à l'égard des personnalités politiques effectuées au même moment semblaient traduire une amélioration de la cote de confiance du Président de la République mais ces progrès n'entraînaient pas un gain significatif immédiat dans les intentions de vote.
Mais les sondages mesurant les intentions de vote à l'élection présidentielle qui ont été publiés après le 15 novembre indiquent nettement que l'écart entre François Hollande et Nicolas Sarkozy se resserre.
Une enquête CSA effectuée par téléphone les 14 et 15 novembre situait encore François Hollande à 34 % des suffrages au premier tour et Nicolas Sarkozy à 27 %. Mais le sondage Ifop par internet réalisé du 14 au 16 novembre et le sondage BVA par téléphone des 18 et 19 novembre ne créditent plus François Hollande que de 32,5 % ou 32 % des voix et ils confirment la remontée du Président de la République qui obtiendrait 26 % selon l'Ifop et 27 % selon BVA. Une enquête LH2 par téléphone effectuée également les 18 et 19 novembre place François Hollande encore un peu plus bas, avec 30 % seulement des intentions de vote contre 29 % à Nicolas Sarkozy, qui ferait donc quasiment jeu égal au premier tour avec le candidat socialiste selon cet institut, résultat qu'on n'avait pas vu pronostiqué depuis bien longtemps. Pour finir, les deux enquêtes les plus récentes, réalisées au téléphone par Opinionway les 23 et 24 novembre, et par TNS Sofres les 25 et 26 novembre annoncent François Hollande respectivement à 30 % et 31 %, et Nicolas Sarkozy à 26 et 28 %.
Comme on le voit, les résultats des différents instituts sont plutôt convergents. La moyenne des intentions de vote attribuées à Nicolas Sarkozy à partir de la mi-novembre dépasse légèrement 27 %, ce qui représente un gain qu'on peut évaluer à près de six points par rapport au niveau que lui accordaient les sondages les plus pessimistes pour lui à la fin de l'été.
Toutefois, même si son score a subi une certaine érosion par rapport au point culminant qu'il avait atteint juste après la primaire, François Hollande continue actuellement à être donné largement vainqueur au second tour par tous les tests.
Selon trois sondages récents (LH2 et BVA les 18 et 19 novembre, Opinion-Way les 23 et 24 novembre), le candidat du PS capitaliserait encore 58 % des intentions de vote au second tour des présidentielles contre 42 % pour Nicolas Sarkozy. Le dernier sondage de novembre, réalisé par TNS Sofres les 25 et 26 novembre, situe François Hollande à 60 % et le Chef de l'Etat à 40 %. Après une envolée qui l'a hissé jusqu'à 64 % (Sondage BVA des 17 et 18 octobre) le vainqueur des primaires retrouve à peu près la position qu'il occupait au mois de septembre. La question est de savoir maintenant si l'érosion qu'il vient de subir va se poursuivre dans les semaines à venir. Pour l'instant, les reports de voix sembleraient plutôt favorables à François Hollande : d'après la dernière enquête TNS Sofres précédemment citée, le candidat du PS bénéficierait au second tour du transfert des voix de 83 % des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, 63 % des électeurs de François Bayrou (un chiffre étonnant car particulièrement élevé), 29 % des électeurs de Marine Le Pen, et 80 % des électeurs d'Eva Joly.
Les scores annoncés pour les autres candidats au premier tour par les différents sondeurs ont peu varié au cours des deux derniers mois.
Marine Le Pen a oscillé au cours de cette période entre 14 et 19 %. Elle obtient une moyenne 17,5 % des intentions de vote sur douze sondages. Les deux derniers la placent respectivement à 18 % et 16,5 %. Pas d'évolution notable donc. François Bayrou est crédité par la majorité des enquêtes de 6 ou 7 % des voix, les quatre derniers tests le situant tous à 7 %. Jean-Luc Mélenchon fait à peu près jeu égal avec le candidat du Modem : on lui prédit à lui aussi la plupart du temps la faveur de 6 à 7 % des électeurs. L'enquête la plus récente, TNS Sofres, le hisse à 8 %. Eva Joly est depuis un moment stabilisée à 5 %.
Les tests d'octobre et novembre laissent envisager des résultats faibles pour les candidats, encore éventuels ou officiellement déclarés, qui n'ont pas encore été cités. Jean-Pierre Chevènement est descendu progressivement sur une semaine, en quatre sondages, de 3 % à 0,5 %. Dominique de Villepin n'a dépassé qu'une fois 2 % sur onze enquêtes. Nathalie Arthaud, Philippe Poutou, Corinne Lepage, Hervé Morin, Frédéric Nihous, Christine Boutin, Nicolas Dupont-Aignan, sont tous pronostiqués à moins de 1 % en moyenne sur l'ensemble des sondages.
Il convient de rappeler une nouvelle fois que la fiabilité de ces "radiographies" momentanées de l'opinion reste relative, et qu'il serait imprudent de préjuger des résultats de l'élection réelle à partir des indications qu'elles fournissent aujourd'hui.
Nombreux sont les futurs électeurs qui demeurent encore indécis; l'enquête réalisée par l'Ifop du 2 au 4 novembre le montre clairement. En effet, parmi les personnes sondées à cette occasion, beaucoup ont déclaré pouvoir encore changer d'avis. C'était le cas pour 61 % de celles qui envisageaient de voter François Hollande, 64 % de celles qui pensaient voter Nicolas Sarkozy, 66 % de celles qui penchaient pour Marine Le Pen, et 59 % de celles qui étaient tentées de soutenir Jean-Luc Mélenchon !
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