Article publié le 09-févr-12
L'accélération de la campagne présidentielle observée au cours du mois de janvier n'a à priori pas sensiblement fait bouger les lignes et les sondages ne marquent pas d'évolution très nette des intentions de votes. Faut il y voir une confirmation de tendance ou un attentisme des électeurs? Voici donc un point, une synthèse de l'évolution des sondages publiés dans la presse et les médias (radio, télé) au cours de ces dernières semaines... Rappel: La synthèse proposée ci dessous concerne les enquêtes parues en Janvier et n'intègre donc pas les derniers sondages parus début Février.
Après une fin d'année 2011 qui avait été marquée par le cafouillage sur le nucléaire et au cours de laquelle le vainqueur de la primaire PS s'était montré parfois imprécis et étonnamment discret, François Hollande a repris énergiquement l'initiative, d'abord avec le discours qu'il a prononcé au meeting du Bourget, et ensuite lors de sa participation à l'émission "Des Paroles et des Actes" qui lui a offert l'occasion de débattre pendant une demi-heure avec Alain Juppé. Le Président de la République, bien qu'il ne se soit toujours pas déclaré candidat, a mobilisé quelques jours plus tard huit chaînes de télévision pour s'adresser aux Français, ce qui ne laisse évidemment guère de doute sur sa volonté de participer à la compétition pour briguer un second mandat.
Les sondages qui se sont succédé au mois de janvier indiquent que les intentions de vote pour les différents candidats se maintiennent globalement à des niveaux assez proches de ceux qui étaient observés à la fin du mois de décembre. On peut toutefois déceler quelques mouvements, dont l'ampleur demeure cependant la plupart du temps inférieure à la marge d'erreur des sondages, ce qui incite à relativiser ces observations.
Ainsi tout d'abord, après le tassement constaté au cours des dernières semaines de 2011, le candidat socialiste semble bien repartir de l'avant. Les cinq premiers sondages de l'année 2012 le montrent en progression constante (27, 28, 29, puis 30 %) et les cinq dernières enquêtes publiées en janvier, effectuées entre le 24 et le 31 janvier, confirment ce redressement puisque quatre d'entre elles situent François Hollande à plus de 30 % des suffrages au premier tour, celle réalisée par BVA les 30 et 31 janvier le plaçant même à 34 %. Les prestations du candidat socialiste lui ont semble t'il permis de convaincre une partie conséquente de l'électorat qu'il possédait cette stature présidentielle qui lui avait été relativement contestée auparavant.
Nicolas Sarkozy, quant à lui, peine toujours à se hisser à plus de 25 % des intentions de vote au premier tour et ce en dépit d'un indice de crédibilité qui reste meilleur que celui de son adversaire socialiste en ce qui concerne la stature présidentielle, la capacité à rétablir l'équilibre des finances et à porter un projet pour la France, ... ce qui n'est pas rien. Après un petit "trou d'air" au milieu du mois, au cours duquel le Président sortant était redescendu à plusieurs reprises à 23 %, les cinq sondages de la dernière semaine de janvier le situent tous, à 1 % près, sur ce palier de 25 % où il était déjà installé fin décembre.
En ce qui concerne le Front National, deux sondeurs (Ifop, dans une enquête du 11 au 13 janvier, et Harris Interactive du 19 au 22 janvier) ont crédité Marine Le Pen de 20 % des suffrages tandis que BVA dans un test des 30 et 31 janvier ne lui en accordait plus que 15 %. Toutes les autres enquêtes réalisées au fil du mois ont situé la représentante du FN à l'intérieur de cette fourchette, avec une moyenne légèrement supérieure à 17,5 %, ce qui reflète en définitive une certaine stabilité des intentions de vote en faveur de Marine Le Pen par rapport à la fin de 2011.
Le score de François Bayrou a oscillé entre 11,5 % et 15 % des voix au cours du mois passé, la moyenne des différentes enquêtes s'établissant à presque 13,5 %. Les trois derniers sondages réalisés entre le 29 et le 31 janvier (TNS Sofres, Ifop, BVA) semblaient traduire un léger recul (respectivement 12 %, 11,5 %, 12 %), mais cet écart reste, il n'est pas inutile de le rappeler, inférieur à la marge d'erreur. Quoi qu'il en soit, le candidat du Modem tarde à réussir la transformation de l'essai marqué en décembre, transformation évidemment nécessaire pour espérer figurer au second tour.
Jean-Luc Mélenchon enregistre une légère progression en totalisant un score de 8,25 % si l'on prend en compte les six sondages de la deuxième quinzaine de janvier.
On constate par contre une lente érosion des suffrages destinés à Eva Joly. Sur les onze enquêtes réalisées en janvier, sept ne la donnent plus qu'à 3 %, un résultat sans doute bien en deçà des espérances des Verts.
Les autres candidats restent en moyenne à un niveau assez bas dans les sondages: Dominique de Villepin (1,5 %), Nicolas Dupont-Aignant (0,75 %), Hervé Morin (0,5 %)... Les candidats d'extrême gauche, tout comme Corinne Lepage, Christine Boutin et Frédéric Nihous, sont fréquemment annoncés à 0 %. Les votes semblent devoir moins se disperser au premier tour que lors des élections présidentielles précédentes. Sans doute plus inquiets face aux incertitudes qui pèsent sur l'avenir dans la période actuelle, nombre d'électeurs préfèrent apparemment choisir un candidat susceptible, sinon d'être élu, du moins d'exercer une certaine influence sur le cours des événements futurs, grâce au poids politique que lui aura conféré son score au premier tour de l'élection.
Pour finir, les intentions de vote au deuxième tour évoluent peu. Le potentiel de François Hollande fluctue selon les tests entre 55 et 60 % et par voix de conséquence, celui de Nicolas Sarkozy varie de 40 à 45 %, l'écart restant toujours supérieur ou égal à 10 %. Les variations pourraient bien correspondre pour l'essentiel à la marge d'incertitude. On remarque tout de même que quatre enquêtes en janvier débouchent sur le même pronostic : 57 % pour le candidat du PS, 43 % pour le Président sortant.
Retrouvez l'intégralité des articles publiés sur ce site dans la rubrique actualités politiques
L'élection présidentielle américaine se déroulera le 6 novembre prochain. Elle oppose le président sortant démocrate Barack Obama et le Vice Président Joe Biden aux républicains Mitt Romney et Paul Ry... Lire la suite
Le 1er Février 2012, tout juste 3 mois après s'être déclaré candidat pour la Présidentielle 2012, Jean Pierre Chevènement se retire de la course. Crédité de 1% environ dans les sondages, le Prési... Voir la vidéo
Ils occupent et animent la scène politique française depuis des années. Ils font et défont les réformes et sont tour à tour partisans ou opposants selon la couleur de l'hémicycle. Vous les voyez pratiquement tous les jours à la télévision... Mais les connaissez vous vraiment?
Pas si sur... Testez vous! Quizz Politique